Interview de Marie, étudiante à l’École Spéciale d’Architecture

Après plusieurs années d’expérience dans la préparation aux concours, la prépa Archi Prep’ donne la parole à ses anciens. Devenus étudiants en école d’architecture ou architectes, ils livrent des témoignages qui nous semblent très éclairants pour des terminales qui s’apprêtent à leurs tours à candidater aux écoles d’architecture. Aujourd’hui c’est Marie étudiante en deuxième année à l’Ecole Spéciale d’Architecture qui nous raconte sa première année à l’ESA et son concours d’accès à cette éacole.

 

Comment est née ton envie de devenir architecte ?

 

Pendant toute mon enfance, je ne me suis pas spécialement intéressée à l’architecture. Mais en troisième, comme j’aimais le dessin, j’ai effectué un stage dans une petite agence d’architectes. Ça m’a vraiment plût. C’était une équipe de passionnés, qui se donnaient à fond et m’ont sensibilisé aux bases de l’architecture.

 

Les voyages ont aussi contribué à ma vocation pour l’architecture, j’ai visité de nombreux pays qui m’ont familiarisé avec d’autres cultures et d’autres formes d’habitat. J’ai notamment été marquée par un séjour trois semaines que mes parents et moi avons passé en Inde. En découvrant ce pays, j’ai été d’un côté touché par sa richesse culturelle et d’un autre côté abasourdie par la grande pauvreté qui y régnait et les logis insalubres qui proliféraient. J’ai pris conscience de ma chance de vivre en France et cela m’a rendue plus observatrice de l’architecture. En effet, à mon retour en France, j’ai commencé à tout regarder autrement : les pavillons, les immeubles, les monuments… Il y avait là quelque chose de fascinant : toutes ces constructions que j’avais toujours prises pour acquises, elles avaient été pensées par des architectes. Pour moi, dans l’architecture, il y a un aspect militant. Sans être trop naïve quant aux pouvoirs de l’architecte, j’aimerais rendre beaux le plus d’endroits possible, pour améliorer l’existence de ceux qui y vivent.

 

Dans quelle filière as-tu obtenu ton bac ? Étais-tu bonne élève durant tes années lycée ?

 

J’ai obtenu un bac ES. J’ai choisi cette filière parce que c’était la plus généraliste : je n’étais ni très littéraire, ni très scientifique. À la base j’étais une élève moyenne… Le genre à qui les profs disent toujours « Tu as des capacités, mais tu ne les exploites pas ! ». C’est seulement en terminale que je me suis mise à travailler à fond, parce que, justement, c’est là que j’ai commencé à avoir la certitude que je voulais devenir architecte, à lire des ouvrages sur le sujet, et à me dire que si je voulais remporter le concours d’entrée de l’école spéciale d’architecture, il allait falloir travailler dur. En terminale donc, j’ai commencé à me passionner pour l’Histoire de l’architecture. Avant je lisais le moins possible, alors que cette année-là j’ai notamment lu le « Manuel d’Architecture Naturelle » de David Wright et les « 101 petits secrets d’architecture qui font les grands projets » de Matthew Frederick.

 

Comment as-tu préparé le concours d’entrée de cette école spéciale d’architecture ?

 

J’ai contacté la prépa en architecture Archi Prep’ que j’ai repérée pour ses bonnes critiques sur le site avis-vérifiés. Tous les étudiants de cette prépa disaient avoir vécu une belle expérience. On est tout de suite tombé d’accord sur une préparation individuelle, une formule qui avait beaucoup d’avantages. Primo, elle se déroulait par Skype, donc on pouvait caler des séances à ma convenance, pas besoin aussi de perdre du temps en trajet. Ce qui est précieux lorsque l’on est en terminal et que l’on n’habite pas la région parisienne. Elle avait aussi comme autre atout d’être personnalisée et de se pencher sur mes propres faiblesses. On a d’abord travaillé sur ma présentation et la rédaction de ma lettre de motivation, puis on a travaillé sur les méthodes de restituer par écrit une visite et une émotion architecturale. Pour cette partie, je me suis rendue à différentes gares parisiennes – qui est le sujet qui revient depuis de nombreuses sessions aux concours- j’ai écrit des textes que mon coach a corrigés et reformulés. J’étais donc bien préparé à cette partie du concours. On a aussi beaucoup travaillé sur la restitution graphique, j’ai fait différents croquis, des gares justement, et mon prof m’a appris à bien regarder l’architecture et à argumenter mes choix graphiques. Enfin, on a travaillé sur mon portfolio et on a fait je ne sais plus combien d’heures d’entrainement à l’oral. Je suis arrivée pleine de confiance au concours et j’ai cartonné !

 

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Comment s’est déroulé ton intégration à l’école spéciale d’architecture ?

 

Au début ce qui m’a surpris, c’est de voir que tous les élèves étaient aussi passionnés que moi par l’architecture… Mais pas forcément pour les mêmes raisons ! J’ai mis quelques temps à admettre qu’il y avait une infinité de manières d’envisager ce métier. Au final, cette variété de points de vues est un réel avantage. Et malgré ces différences, l’ambiance est bonne entre les étudiants. Je me suis vite fait des amis… Même si, pour être honnête, le temps libre est une denrée rare à l’ESA : on ne manque jamais de boulot, le rythme est intensif. Mais quand on aime, on ne s’ennuie jamais.

 

Quels sont les cours qui t’ont le plus marqués durant ta première année à l’ESA ?

 

Tous les cours sur le thème « apprentissage du dessin et architecture », et aussi ceux sur l’Histoire urbaine de Paris… Parce que franchement, je considère que c’est une grande chance d’apprendre l’histoire de la ville dans laquelle on vit. Si j’avais étudié dans une autre ville, ça n’aurait pas été pareil. À l’ESA, quand tu sors d’un cours passionnant sur Paris, tu peux aussitôt aller vérifier de tes propres yeux l’impact qu’ont les quartiers ou les bâtiments que tu viens d’étudier.

 

Quelle est la charge de travail ? Comment évalues-tu la difficulté générale de l’école spéciale d’architecture ?

 

C’est simple : quand tu rentres à l’ESA, pendant quelques années ça devient toute ta vie. C’est pour ça qu’il est vital de se faire des amis dans l’école : tu as besoin de parler constamment d’architecture, d’être immergé dans cet univers. Ici on parle architecture, pense architecture, respire architecture, mange architecture…

Je peux difficilement comparer à d’autres écoles, mais je pense qu’ici la charge de travail est conséquente. On est dans une école où quasiment tout le monde a des ambitions, et ça, c’est très stimulant.

Après, je ne cherche pas à rendre les choses idylliques : c’est parfois difficile. Il m’est souvent arrivé de me sentir perdue, de me dire que je n’allais pas y arriver… Mais, encore une fois, je me suis fait des amis dans l’école… On s’est épaulés, quand on pensait qu’on n’allait pas y arriver. Enfin bref : à l’ESA, moi j’ai réalisé que j’aimais relever les défis, et ça tombe bien, parce qu’il y en a constamment.

À propos du sujet « apprentissage du dessin et architecture ». Est-ce vrai que l’apprentissage du dessin à main levée est très important dans cette école ? As-tu développé ton identité graphique ?

Oui, à l’ESA on met vraiment l’accent sur le dessin à main levée. Mais moi, ça m’irait si c’était encore plus le cas ! Pour moi, c’est là que commence la magie de l’architecture. C’est là que les idées prennent forme. L’informatique, c’est un bon outil, soit, mais ce n’est pas du tout la même chose…

Pour ce qui est de mon identité graphique, la réponse courte, c’est que oui, j’ai commencé à développer mon style. Mais la réponse longue, c’est que je ne suis qu’en deuxième année ! Développer son identité graphique, c’est l’histoire d’une vie. Moi je n’en suis qu’aux prémices. Ce dont je suis sûre, c’est que sans mes professeurs à l’ESA, je n’en serais pas au niveau où j’en suis aujourd’hui.

 

Comment est l’ambiance de l’école spéciale d’architecture ?

 

Au cours de cette interview j’ai parlé plusieurs fois d’amis : ce n’est pas pour rien. Je me sens bien ici parce que j’y ai lié des liens forts. L’ambiance est studieuse, je l’ai déjà dit, mais on sait rire aussi !

Avec les professeurs, là, c’est au cas par cas. Ceux dont les enseignements me sont les plus précieux ne sont pas forcément ceux que j’apprécie le plus, humainement parlant. Avec certains profs, c’est un peu difficile pour moi. Et puis un jour, un prof que tu n’aimes pas t’apprend quelque chose de crucial ; il t’aide à comprendre quelque chose que tu essayais d’assimiler depuis longtemps… C’est le jeu… Et c’est aussi une bonne leçon de vie.

Une autre particularité de l’ESA, c’est qu’on y trouve beaucoup d’étudiants étrangers. Si mes souvenirs sont bons, ils représentent 35 ou 40% des effectifs. L’autre fois, on m’a dit qu’ici il y avait une cinquantaine de nationalités différentes ! C’est donc un environnement riche, avec des gens de cultures variées. Et puis il y a beaucoup d’échanges internationaux mis en place ou facilités par l’école. C’est vraiment un plus. Ça m’a permis de découvrir Prague, qui est une ville presque aussi belle que Paris. (Rires)

 

As-tu déjà eu à faire un stage en architecture ?

 

En plus du stage de troisième dont j’ai déjà parlé, j’ai notamment effectué un stage dans un autre cabinet, qui s’inspirait des théories des pays nordiques pour penser des projets d’urbanisme plus humains. C’était passionnant, à la fois très formateur et assez difficile…

Il est important de se retrouver en situation. C’est vraiment un plus par rapport à la théorie. Ce que je veux dire, c’est que la théorie est importante, bien sûr, mais que c’est seulement par la mise en pratique qu’on peut prendre l’ampleur de la réalité, et des innombrables obstacles qui se trouvent sur le chemin des architectes.

Avant, quand je regardais par exemple les immeubles gris en banlieue parisienne, je me disais, « Mon Dieu, comment des architectes ont-ils pu créer de pareilles horreurs… » Mais maintenant, je réalise que l’architecte n’est pas un créateur seul dans sa tour d’ivoire : d’une, il est entouré d’une équipe, face à laquelle il doit défendre ses idées ; de deux, il a face à lui les pouvoirs publics, des questions de budget, de politique, qui dépassent le cadre de l’architecture, mais en font partie.

 

Comment envisages-tu la suite de tes étude en architecture ? Es-tu intéressée par une spécialisation ?

 

Pour l’instant, je ne suis pas encore complètement décidée. Je vais déjà terminer mes trois années de licence… Ensuite j’aimerais vivre quelques temps en Scandinavie, car je suis intéressée par leur façon écologique d’envisager l’architecture. L’idéal serait de continuer mes études là-bas, mais je ne sais pas encore si ce sera possible.

De toute façon, à l’heure où je vous parle, je suis trop occupée pour penser sérieusement à la suite. Même pour répondre à cette interview, j’ai dû empiéter sur mon temps de travail. On n’a pas eu l’occasion d’en parler durant de cette interview, mais j’ai deux petits boulots en plus de mes études en architecture et de mon copain, qui se plaint constamment qu’on ne se voit pas assez.

Enfin bref… Il est possible que je m’oriente tout simplement vers le Cycle 2, et que je me spécialise dans la régénération de l’architecture des milieux habités. On verra bien. À long terme, j’aimerais ouvrir mon propre cabinet. Quoi que je fasse, cela aura un rapport avec une vision toujours plus humaine de l’architecture.

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’architecture ?

 

En un mot : lisez ! C’est drôle, mais je n’ai jamais autant lu que depuis que j’ai découvert l’architecture… Creuser encore et encore la théorie, voilà qui est vital. Cette réflexion est valable dans tous les domaines, soit, mais je pense qu’elle l’est tout particulièrement dans l’architecture. Nous avons la chance de bénéficier du savoir et des recherches de nos ancêtres. Il serait dommage de s’en priver. Et ce sera toujours plus constructif que de s’abonner à des centaines de comptes Instagram ou Tumblr soi-disant « spécialisés dans l’architecture », comme ne le font pas mal de mes camarades.

 

 

 

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